Login

Charançon rouge du palmier SNP veut un piégeage de masse

Le charançon rouge du palmier a déjà détruit plusieurs dizaines de milliers de palmiers sur la Côte-d‘Azur. L'association Sauvons nos palmiers aimerait que le piégeage de masse soit autorisé pour y remédier. ®Valérie Vidril Le charançon rouge du palmier a déjà détruit plusieurs dizaines de milliers de palmiers sur la Côte-d‘Azur. L'association Sauvons nos palmiers aimerait que le piégeage de masse soit autorisé pour y remédier. ®Valérie Vidril

L'association Sauvons nos palmiers, SNP, lance une campagne d'information visant à promouvoir le piégeage massif du charançon rouge du palmier (CRP). Elle estime qu'il est possible de faire du piégeage un moyen de lutte plutôt qu'une simple méthode de monitoring.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L'association Sauvons nos palmiers, SNP, lance une campagne d'information visant à promouvoir le piégeage massif du charançon rouge du palmier (CRP). Elle estime qu'il est possible de faire du piégeage un moyen de lutte plutôt qu'une simple méthode de monitoring.

En 10 ans, le CRP a détruit plusieurs dizaines de milliers de grands sujets de phoenix, estime SNP. « La réglementation française qui a rendu en juillet 2010 la lutte obligatoire s'est cependant révélée largement incapable de contenir l'infestation », constate l'association, Les 3 stratégies de lutte proposées* « n'ont pas participé d'un plan de lutte intégrée mais sont exclusives l'une de l'autre sans être accompagnées d'actions complémentaires dont le piégeage, largement pratiqué partout ailleurs dans le monde. Contrairement à tous les autres pays confrontés à cette pandémie, la France ne tolère que le piégeage dit de monitoring (surveillance) facteur déclencheur des stratégies de prévention. Ce qui pouvait avoir de l'intérêt au début de l'infestation avant 2010 pour la suivre n'a, depuis longtemps, plus aucun intérêt puisque, partout où se trouve des palmiers des 40 variétés sensibles, le CRP est présent ». Donner au piégeage une autre dimension, tel est donc le credo de SNP aujourd'hui : « Il faut donc qu'il devienne en France possible et même obligatoire ».

Donner un permis d'expérimentationPour l'association, ce qui se passe sur le terrain relève de « la plus grande confusion et une vraie tartuferie !! Le Comité de pilotage charançon rouge du palmier région Provence Alpes Côte d'Azur écrit en 2014 dans son vade-mecum des collectivités locales : ‘'Piégeage massif, aucune substance n'est actuellement autorisée pour être utilisée comme attractif dans des pièges à fin de moyen de lutte. Des programmes de recherche sont en cours dans plusieurs pays mais n'ont, pour l'instant, pas permis de définir les conditions d'application à grande échelle et l'impact à long terme''. C'est inexact: les recherches à l'étranger portent sur l'amélioration de ces pratiques déjà bien installées, à notre connaissance, il n'y a pas eu la moindre étude sur ce sujet depuis dix ans en France. En pratique, plusieurs types de pièges sont proposés aux particuliers et aux collectivités avec des phéromones extrêmement performantes et surtout très sélectives. Elles n'ont peut-être pas d'AMM, mais elles sont parfaitement connues depuis des années. Aucun fabricant de phéromones ne fera l'investissement dans la procédure d'AMM pour une ou deux recharges par an vendue moins de 10 euros. La solution pourrait résulter de permis d'expérimentation ou d'un rapprochement avec la réglementation d'usage des auxiliaires ».

Que les collectivités puissent distribuer des piègesLe Conseil Régional PACA, qui vient de faire de la défense des palmiers un objectif prioritaire de sa politique environnementale, lance un appel à projets dans lequel il vise explicitement « le développement d'une stratégie de piégeage, de masse, de contrôle. La situation est donc proprement ubuesque. Une réglementation totalement obsolète, une administration qui laisse faire tout en gardant insidieusement la possibilité de réprimer. N'est-ce pas un comportement hypocrite ? », poursuit l'association. Elle a abordé le problème avec la DGAL et une commission d'enquête de l'ANSES. « Nos Interlocuteurs reconnaissent qu'il y a un problème et nous annoncent la création d'un groupe de travail », annonce SNP qui estime qu'il n'est plus l'heure de tergiverser, qu'il faut « libérer le piégeage ». La méthode proposée ? Laisser aux collectivités la possibilité d'encadrer le piégeage en distribuant gratuitement des pièges, en centralisant les statistiques de capture transmises à la FREDON pour son bulletin de santé des végétaux (BSV). Il faut aussi laisser la possibilité de faire la promotion et la publicité de cette méthode de lutte et remobiliser les propriétaires privés et publics passablement démoralisés par 7 ans d'une lutte extrêmement difficile et onéreuse. Un plan d'action pour que le CRP ne puisse « échapper à la tolérance zéro », selon SNP !

*Ces trois stratégies sont : - la stratégie numéro un dite « bio », nématode plus Confidor en juillet et en août en aérien ;- la stratégie numéro deux dite « phyto », Confidor en aérien ;• la stratégie numéro trois, dite également « phyto », mais en injection, produit Revive

V.V.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement